jeudi, juin 26, 2025
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Sommet YES Africa à Marrakech : des recommandations concrètes pour une nouvelle vision africaine en faveur de l’autonomisation des jeunes

Pendant deux jours, la ville de Marrakech s’est transformée en une plateforme panafricaine d’échange de visions et de construction d’initiatives à l’occasion de la première édition du Sommet YES Africa pour l’autonomisation des jeunes africains, organisé par la Fondation Jadara en partenariat avec L’union panafricaine, avec la participation de plus de 500 délégués issus de 54 pays, représentant la société civile, les gouvernements, les partenaires techniques et financiers ainsi que des experts en développement.

À l’issue du Sommet, les participants ont adopté la « Le manifeste de Marrakech pour la libération des potentiels des jeunes africains », incluant une série de recommandations intégrées qui tracent les contours d’une vision commune pour une Afrique qui valorise les aspirations de sa jeunesse et investit dans ses capacités.

Parmi ces recommandations, l’accent a été mis sur l’urgence d’intégrer les jeunes dits NEET (ni en emploi, ni en études, ni en formation) dans les politiques publiques, à travers des programmes de soutien concrets englobant la formation, l’inclusion économique et l’entrepreneuriat. Cet objectif ne saurait être atteint sans la reconnaissance des compétences non formelles acquises par les jeunes dans leurs milieux sociaux, ce qui implique la mise en place de mécanismes de reconnaissance mutuelle entre les pays africains dans les domaines de la formation et de l’enseignement professionnel.

Dans le même esprit, les participants ont appelé à la généralisation des dispositifs d’orientation et de mentorat, via des plateformes numériques et des programmes d’accompagnement, afin d’encourager les jeunes à passer de l’attente à l’action et au leadership.

Un autre axe structurant a porté sur la diversification des sources de financement des initiatives jeunesse, à travers l’implication du secteur privé, l’adoption d’outils innovants tels que le financement participatif (crowdfunding), et le maillage des organisations de jeunesse avec des réseaux de financement nationaux, continentaux et internationaux.

Pour garantir la durabilité de ces efforts, le Sommet a recommandé la mise en place de mécanismes réguliers d’évaluation de l’impact des programmes, ainsi que le partage des meilleures pratiques, dans le cadre de partenariats tripartites entre gouvernements, société civile et bailleurs de fonds, en vue d’intégrer l’autonomisation des jeunes comme pilier des politiques publiques et de l’économie sociale sur le continent.

Ces recommandations, bien au-delà d’un simple cadre théorique, sont issues d’un large processus consultatif et se sont traduites immédiatement par plusieurs accords de partenariat, supervisés par la Fondation Jadara en collaboration avec l’Union Africaine de la Jeunesse, visant à créer un dispositif de formation intégré pour les ONG africaines, incluant une plateforme d’apprentissage en ligne, des ateliers spécialisés, et des programmes de mentorat de terrain.

Dans ce contexte, Hamid Belafdil, président de la Fondation Jadara, a souligné que « l’enjeu de ce sommet ne réside pas seulement dans la formulation de recommandations, mais bien dans la mise en œuvre d’un système opérationnel, mesurable, et orienté vers des résultats concrets. Nous posons les bases d’un mouvement continental qui croit en sa jeunesse et lui offre des leviers réels, au-delà des slogans ».

Pour sa part, Oumaïma Mhijir, directrice générale de la Fondation, a précisé que « la force de ces recommandations vient de leur ancrage dans le terrain, portées par des voix qui vivent les réalités, qui en souffrent, et qui veulent les transformer. Aujourd’hui, plus de 70 millions de jeunes attendent que notre engagement collectif se traduise en programmes tangibles et en véritables opportunités ».

Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal, a quant à lui salué le rôle moteur du Maroc dans la mobilisation autour des enjeux de jeunesse, affirmant que « la libération du potentiel des jeunes n’est plus un luxe, mais bien la clé de la renaissance africaine. Il n’est pas possible de construire une nouvelle Afrique sans leur présence effective dans les espaces de décision ».

Enfin, Mamouni Dialla, président de l’Union panafricaine de la Jeunesse, a estimé que « ce sommet a placé sur la table des priorités urgentes : l’éducation, la formation et l’accès aux opportunités économiques. Ce qu’il nous faut désormais, ce sont des alliances solides et une réelle volonté politique pour créer un environnement où les jeunes peuvent bâtir leur avenir ».

Portée par cette dynamique collective, la première édition du Sommet YES Africa a ainsi posé les jalons d’un changement structurel dans l’approche des questions de jeunesse en Afrique. Elle a représenté, par son succès organisationnel et la richesse de ses contenus, une traduction concrète de la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, qui ne cesse d’affirmer dans Ses Hautes Orientations l’importance centrale du capital humain, et Sa conviction que l’avenir de l’Afrique se construira par sa jeunesse consciente, créative et actrice du changement.