Les 27 et 28 août 2024, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a organisé à Rabat un atelier de haut niveau consacré aux liens complexes entre migration, environnement et changement climatique. Cet événement, qui a réuni experts, acteurs de la société civile et décideurs, a permis de discuter des défis posés par ces interactions complexes au Maroc et d’enrichir le débat national sur l’intégration du nexus migration, environnement et changement climatique dans les politiques publiques.
Le changement climatique, en intensifiant les phénomènes météorologiques extrêmes tels que la sécheresse et les inondations, exerce une pression croissante sur les populations locales, en particulier dans les zones rurales. Ces pressions environnementales entraînent des mouvements migratoires internes et externes, faisant de la migration climatique un problème de plus en plus urgent.
Face à ces défis, l’atelier a permis un échange de vues approfondi, dans le but de recevoir des contributions essentielles en vue de compléter le plaidoyer pour l’intégration du nexus migration-environnement-changement climatique dans les stratégies nationales. Le Maroc, de par sa situation géographique entre l’océan Atlantique, la mer Méditerranée et les régions arides du sud, est particulièrement exposé à ces phénomènes, avec des répercussions directes sur la santé publique.
« En collaboration avec le gouvernement marocain et toutes les parties prenantes impliquées, nous nous engageons à développer des stratégies efficaces pour intégrer les aspects migratoires et climatiques dans les politiques publiques », a déclaré la chef de mission de l’OIM au Maroc, Laura Palatini. « Une approche coordonnée et globale est également nécessaire pour protéger les communautés les plus vulnérables et renforcer leurs capacités à faire face aux impacts croissants du changement climatique. »
Lors de cet événement, les résultats d’une étude approfondie sur les liens entre migration et changement climatique dans les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et de Souss-Massa ont été présentés. Cette étude révèle comment la dégradation de l’environnement affecte les mouvements de population, conduisant à des migrations internes à grande échelle. Les discussions porteront également sur les impacts sanitaires de ces migrations, soulignant les risques accrus de malnutrition, de maladies infectieuses et de stress thermique dans les zones les plus touchées.
« Le renforcement du plaidoyer est essentiel pour mieux comprendre les interrelations entre les trois domaines d’interdépendance et pour parvenir à une plus grande cohérence et coordination entre les politiques du secteur public concernées par ces questions afin d’apporter des réponses efficaces et équitables aux défis posés par le changement climatique et les flux migratoires. «
Les recommandations présentées à l’issue de cet atelier ont souligné l’urgence de renforcer la résilience des communautés locales, d’améliorer la gestion des risques environnementaux et d’intégrer de manière cohérente le lien entre migration, environnement et changement climatique dans les stratégies nationales de développement. Les participants ont également appelé à une meilleure production de preuves pour guider les politiques publiques et à une coordination accrue entre les différents acteurs impliqués.
Cet atelier a bénéficié du soutien financier de plusieurs partenaires internationaux. Le projet « Liens entre migration, environnement et changement climatique au Maroc » est financé par le Fonds de développement de l’OIM, tandis que l’initiative « Promotion de la santé et de la protection des migrants en situation de vulnérabilité au Maroc et La « Tunisie » est financée par le Fonds de développement de l’OIM. La Libye, l’Égypte et le Yémen sont financés par le ministère finlandais des Affaires étrangères. Ces contributions sont essentielles à la réussite de cet événement et pour soutenir l’intégration des préoccupations environnementales dans les politiques migratoires du Maroc.
Avec l’appui de ses partenaires, l’OIM continuera d’accompagner le Maroc dans la mise en œuvre de ces recommandations et le renforcement de sa capacité à relever les défis liés à la migration environnementale.